La princesse & le président
"La Princesse de Clèves" est un roman de dame comtesse de La Fayette.
Comme vous êtes !
De qui crûtes-vous que je vous entretiendrai ?
C'est aussi l'histoire d'un homme qui osa se gausser un jour de la princesse oubliée.
"Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves, imaginez un peu le spectacle..."
On s'amuse comme on peut, c'est vrai. Mais ce qui n'aurait pu n'être qu'un bon mot, délivre a posteriori un message subliminal étrange.
Les guichetières sont-elles donc condamnées à ne lire que les tabloïds pipoles ?
Cet homme au jugement péremptoire vous le connaissez...
Si si, je vous assure. Il a fait du chemin depuis.
Ma guichetière, en tout cas, si elle n'a pas le neurone réceptif à la prose du XVIIe siècle sait tout de lui.
? ? ? Toujours pas ? ? ?
Je ne vous ferai pas languir plus longtemps, voici la réponse...
Roulement de bling bling pour ménager le suspense !
Et oui, c'est lui !
"Happy birthday mister president !"
JFK ?
Mais non ! Jean-François a passé la main à Marianne.
Ah ! LUI !
Et oui. Un an déjà...
Tout ceci pour vous demander si parmi vous quelqu'un aurait entendu parler souvent de "culture" depuis une année.
Vous avez dit culture ?
C'est étrange, à part l'évocation d'une hypothétique suppression de la pub sur la télé publique, je ne relève finalement pas grand chose qui puisse avoir une quelconque dimension culturelle dans l'acte 1 de la pièce à l'affiche depuis le 6 mai dernier.
À tout anniversaire, son cadeau...
Notre président ne prise pas la littérature du XVIIe siècle, quel dommage !
Il aura donc zappé ces lignes qu'en homme avisé, il aurait pu méditer.
Ces lignes sont de Monsieur de la Bruyère:
"Il y a parler bien, parler aisément, parler juste, parler à propos. C'est pécher contre ce dernier genre que de s'étendre sur un repas magnifique que l'on vient de faire, devant des gens qui sont réduits à épargner leur pain ; de dire merveilles de sa santé devant des infirmes ; d'entretenir de ses richesses, de ses revenus et de ses ameublements un homme qui n'a ni rente ni domicile ; en un mot, de parler de son bonheur devant des misérables : cette conversation est trop forte pour eux, et la comparaison qu'ils font alors de leur état au vôtre est odieuse."
(De la société, 23 - éd. 5, 1690)
Thierry P.